Le musée d’Altamira se joint une fois de plus à la célébration des Journées européennes d’archéologie, organisées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), un organisme français. Sous le titre (Re)vivre le Paléolithique supérieur, trois vidéos vulgarisatrices montrent comment l’archéologie et la paléontologie nous permettent de reconstituer le milieu, la technologie et les modes de vie des groupes humains du Paléolithique supérieur vus sous différents angles.
Pedro Castaños présente les tenants et les aboutissants des recherches menées sur le site paléontologique de Kiputz (commune de Mutriku, dans le Guipuscoa) et sur le site archéologique de la grotte d’Altamira. Ces recherches ont permis de mieux comprendre quels animaux habitaient la région cantabrique il y a environ 180 000 ans.
Lorsque nous étions des chasseurs-cueilleurs, nous tirions de la nature tout ce dont nous avions besoin pour vivre. On ne peut pas comprendre notre mode de vie au Paléolithique sans reconstituer les écosystèmes de cette époque.
Le chercheur Pedro Castaños est le responsable du laboratoire de paléontologie des vertébrés de la Société scientifique Aranzadi. Il est aussi le commissaire de l’exposition temporaire du musée d’Altamira intitulée Kiputz. Un abîme dans la préhistoire.
Les populations du Paléolithique supérieur ont su s’adapter à leur environnement et ont développé une technologie raffinée fondée sur l’exploitation de ressources issues des animaux.
Daniel Garrido Pimentel, coordinateur des grottes préhistoriques de Cantabrie, raconte comment sont apparus de nouveaux outils employés pour la chasse. La sagaie, par exemple. Il explique comment on la fabrique, comme on s’en sert et quels sont ses avantages. L’archéologie expérimentale nous permet de distinguer les différentes étapes de la chaîne opératoire des sagaies magdaléniennes, comme celles qui ont été retrouvées dans la grotte d’Altamira.
Le programme expérimental et l’étude du matériel archéologique que l’on doit à Daniel Garrido ont permis d’identifier et de décrire les marques visibles à la surface osseuse des outils. Ils ont aussi permis de comprendre les raisons de la continuité, de la disparition ou de l’incorporation de motifs dans les sites cantabriques étudiés. Son étude intitulée « Clasificación tipológica y cadena operativa del instrumental óseo durante el Paleolítico superior cantábrico: el modelo de Aitzbitarte IV y Bolinkoba » [Classification typologique et chaîne opératoire des instruments en os du Paléolithique supérieur cantabrique : le modèle d’Aitzbitarte IV et de Bolinkoba] a été publiée par le ministère espagnol de la Culture et des Sports dans la Monographie 27 du musée d’Altamira.
Quant à Déborah Ordás et Lucía Díaz, membres du département de la Recherche du musée d’Altamira, elles nous guident à travers la stratigraphie de la grotte pour nous faire découvrir les différentes périodes d’occupation et le mode de vie de ses habitants.
De l’interprétation traditionnelle aux toutes dernières découvertes, nous effectuons dans cette vidéo un parcours mettant en scène les animaux qui étaient chassés et mangés, mais aussi l’exploitation des ressources animales à différentes fins, et d’autres objets trouvés sur le site qui nous parlent d’une industrie de l’os, d’une industrie lithique, d’art mobilier ou d’objets de parure personnelle.
La nouvelle datation du site habité a fourni une base solide à la reprise de l’idée d’une longue tradition picturale de l’art rupestre d’Altamira. Ainsi, nous savons maintenant que les Polychromies d'Altamira constituent un palimpseste de plus de 20 000 ans de création artistique. D’autre part, la très longue occupation du site renforce l’idée qu’Altamira a été habitée pendant au moins 10 000 ans.