Vous êtes ici:
  1. Accueil
  2. Activités
  3. Documents pour l’Histoire de l’Europe
  4. La rébellion des Germanías dans le royaume de Majorque (1523)

Retourner

La rébellion des Germanías dans le royaume de Majorque (1523)

Signatura:ACA,CANCILLERÍA,Registros,NÚM.3904,f. 99r Pulse para ampliar

Un mouvement social européen à l'Époque moderne

Tout au long du XVIe siècle, un phénomène social commun se produit au niveau européen : les révoltes populaires. Ces mouvements de protestation sur tout le continent mettent en évidence les déséquilibres sociaux résultant d'une profonde récession économique provoquée par une multitude de guerres et par l'augmentation de la pression fiscale. Il existe plusieurs exemples de ce cycle de rébellions en Europe, appelé « l'époque des révoltes », notamment les soulèvements contre le système féodal (guerre des paysans en Allemagne en 1524-1525), les soulèvements contre le pouvoir des oligarchies urbaines, le discrédit des institutions et l'autoritarisme croissant de l'État moderne (révolte de Gand en 1539-1540). Dans la monarchie hispanique, les premiers conflits modernes ont été la rébellion des ComunidadesNueva ventana de Castille (1520-1521) et la rébellion des GermaníasNueva ventana d'Aragon, Catalogne, Valence et Majorque (1519-1523).

La rébellion des Germanías dans la couronne d'Aragon

La rébellion des Germanías est un mouvement déclenché en 1519 dans la ville de Valence par les artisans, qui ont obtenu la reconnaissance et l'autorisation royale de s'organiser et de s'armer, et qui ont pris le pouvoir du conseil municipal en 1520. Dès lors, la révolte des agermanats, ou Germanía, se répand comme une tache d'huile dans tous les états de la couronne d'Aragon. Dans les villages et les villes, des juntes locales ont été créées afin de gouverner la population et de supprimer les droits et les obligations imposés par les municipalités, le General et la royauté. Cependant, le mouvement s'est désarticulé, car certaines demandes des artisans dans quelques villes ont été satisfaites par des moyens légaux ou des accords. À d'autres endroits, les artisans ont été durement réprimés. À partir de 1521, seuls des incidents isolés et sans conséquence ont été enregistrés en Catalogne et en Aragon. À Valence et à Majorque, les escarmouches se sont poursuivies après la chute de Valence, le 14 octobre 1521, jusqu'à la capitulation de Majorque, le 8 mars 1523.

Les comptes du vice-roi de Majorque

Les agermanats de l'île, d'abord modérés, protestaient contre l'augmentation de la pression fiscale et la concentration de la propriété entre les mains de l'oligarchie citoyenne. Mais il est immédiatement apparu qu'il y avait une profonde fracture sociale, qui a conduit à l'expansion rapide d'une révolte très belliqueuse dans toute l'île. Comme l'indique le document que nous présentons aujourd'hui, le vice-roi, Miguel de GurreaNueva ventana, s'est réfugié à Ibiza en 1521 avec toute sa famille et ses biens. De là, il a tenté d'organiser une contre-offensive. En octobre 1522, avec le renfort des galères royales de Valence, l'armée royale libère Alcudia, devenue le refuge de la petite noblesse, puis assiège la ville de Majorque entre décembre 1522 et mars 1523. La répression a été sanglante. C’est alors que l'empereur CharlesNueva ventana a émis la disposition, datée du 19 avril 1523 à Valladolid, dans laquelle il ordonne le paiement des dépenses réclamées par le vice-roi puisqu'elles ont été faites à titre privé dans le but de « tenter de réduire la ville à la tranquillité et au repos ».

Un témoin particulier de ces dépenses sera le compte de Janot Vidal (1522-1523), qui détaille le financement de l'expédition navale “que fon feta axi per terra com per mar per reduhir la ciutat e ylla de Mallorcha a la obediència del senyor Rey, com leshores fos agermanada la maior part dels plebeus y pageses de dita ylla contra la obediència de Sa Magestat” (ACA, Real Patrimonio, Apéndice General, I/142). D'autres sources remarquables pour l'étude de la rébellion des Germanías dans les Archives de la Couronne d'Aragon sont les registres contemporains de la Chancellerie royale (ACA, Real Cancillería, Registros, 3881 -Diversorum-, 3896-3897 -Corts-, et, plus particulièrement, 3902-3906 – Maioricarum-).

ACA, Real Cancillería, Registro 3904, f. 98v-100v

Bibliographie PDF

Transcription PDF

Lien vers le document sur PARES Nueva ventana

Subir